terroirs en lutte

La résistance des paysans et des paysannes s’étend à travers le monde

(Djakarta, le 17 avril 2009) Les organisations paysannes, d’ouvriers et ouvrières agricoles, de paysans et paysannes sans terre, de femmes et jeunes ruraux se mobilisent le 17 avril pour la Journée internationale des luttes paysannes (1). Cette année, plus de cent actions telles que des manifestations, du théâtre de rue, des projections de vidéos, des actions directes, des conférences, des expositions d’art, des marchés d’aliments locaux, des publications, des échanges… sont organisées par le mouvement international paysan La Via Campesina, ainsi que par ses amis et alliés (2).

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Au Brésil, des occupations de terre ont déjà eu lieu dans plus de 11 Etats pour réclamer l’installation de 100’000 familles appartenant au Mouvement des paysans sans terre (MST) et pour dénoncer l’augmentation de chômage causé par l’agro-industrie et la crise économique. Dans l’Etat espagnol, diverses mouvements organisent une vingtaine d’activités, dont une grande manifestation contre les OGM à Zaragoza (« no quiero trangénicos! »).

La 13ème édition de cette journée internationale des luttes paysannes se déroule alors que le monde est secoué par une multi-crise globale qui affecte l’alimentation et l’agriculture, mais également l’environnement ainsi que toute la vie financière et économique.

Entretemps, la résistance des peuples est en train de croître partout et le mouvement pour la souveraineté alimentaire gagne en reconnaissance à beaucoup de niveaux de la scène politique et sociale.  En quelques semaines seulement, le mouvement global a remporté d’importantes victoires. Le 30 mars dernier, les négociations pour l’accord de libre échange entre l’Amérique Centrale et l’Union Européenne ont échoué après que le Nicaragua ait quitté la table de négociations sous la pression de mouvement sociaux, notamment des membres de la Via Campesina. Cet accord pousse à davantage de libéralisation du commerce, alors que la crise actuelle révèle les dangers qu’encourt la planète lorsqu’elle est dirigée par des empires commerciaux.

Le 6 avril, Via Campesina s’est adressée à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York sur la crise alimentaire globale et le droit à l’alimentation. Henry Saragih, coordinateur général du mouvement paysan a réclamé l’adoption d’une Déclaration sur les droits des paysans et des paysannes par les Nations Unies (3).

Le 14 avril, le président bolivien Evo Morales et 2000 sympathisants ont mis fin à une grève de la faim après avoir obtenu ce qu’ils demandaient: le vote par le congrès d’une nouvelle loi électorale qui reconnaît l’importance des communautés indigènes dans le pays.

Le même jour, la ministre de l’agriculture allemande Ilse Aigner a annoncé l’interdiction de la mise en culture et de la vente du maïs génétiquement modifié de Monsanto (MON 810) dans le pays. De nombreuses organisations à travers le monde luttent depuis plus de dix ans contre les semences transgéniques qui ne bénéficient qu’aux multinationales et qui détruisent les moyens d’existence des paysans et paysannes, les communautés rurales, ainsi que l’environnement et la santé des consommateurs.

“Ces victoires récentes montrent que le vent est en train de tourner et que le temps est venu de rediriger les politiques alimentaires vers la production locale d’aliments et vers l’agriculture durable” a déclaré Henry Saragih. A l’occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, La Via Campesina réaffirme que l’agriculture paysanne doit remplacer l’agriculture industrielle destinée à l’exportation afin de garantir des réserves alimentaires stables, l’emploi à travers le monde, la protection de l’environnement, et bien sûr, une nourriture saine pour tous et toutes.

Pour plus d’informations:

La Via Campesina – Secrétariat Opérationnel International à Djakarta:
e-mail: viacampesina@viacampesina.org
Téléphone: +62 81513224565 or +62-21-7991890
www.viacampesina.org

(1) La Journée internationale des luttes paysannes commémore le massacre de 19 paysannes et paysans sans terre par la police brésilienne alors qu’ils se mobilisaient pour réclamer des terres inexploitées.
Vous trouverez davantage d’informations sur l’histoire du 17 avril et sur la Déclaration sur le droit des paysans et des paysannes dans le “Kit de mobilisation” que vous trouverez sur www.viacampesina.org.
(2) Vous trouverez la liste actualisée des actions et contacts locaux sur www.viacampesina.org.
(3) Regardez la vidéo sur: http://www.viacampesina.org/main_en/index.php?option=com_content&task=view&id=698&Itemid=1

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