D’abord contre la criminalisation des semences paysannes…
Le paysan est l’héritier d’une histoire de plus de 10’000 ans, d’agriculture et de biodiversité, sans laquelle aucune variété d’utilité agroalimentaire n’existerait ! (voir le livre de M. Mazoyer et L Roudard ” Histoire des agricultures du monde “).
Et en 10 000 ans d’agriculture, on ne s’était jamais posé la question. Les paysans ont semé et choisit, saison après saison, les graines qu’ils allaient replanter. De la même manière, les éleveurs ont sélectionné leurs reproducteurs. C’est leur métier. C’est ce qui fait aujourd’hui de l’agriculture un domaine riche de savoirs, ce qui nous a permis de conserver la diversité du vivant. C’est un patrimoine universel qui n’a pas de prix.
22.01.2014 La mobilisation de la centaine de paysan(ne)s de la Conf’ a payé. Le gouvernement accepte l’exception agricole ! Le gouvernement a fait une déclaration claire : « il présentera un amendement afin que les semences de ferme ne soient plus concernées par la loi contre les Contrefaçons ».
Cette victoire est celle des paysans face à l’agro-industrie, elle est aussi celle des citoyens(1) qui ne souhaitent pas céder leur droit à l’alimentation aux multinationales et qui nous ont soutenu. Nous resterons vigilants et continuerons à interpeller les députés afin qu’elle soit effectivement confirmée dans le texte de la loi. Mais aussi, nous continuerons maintenant à nous battre pour que les droits des paysans d’échanger, ressemer et sélectionner leurs semences soient totalement reconnus.
1) Le collectif « Semons la biodiversité » félicite les députés qui ont entendu la voix des paysans et des citoyens. En faisant inscrire dans la loi que « l’utilisation de semences de ferme ne constitue pas une contrefaçon« , ils ont franchi un pas important vers la reconnaissance des droits et pratiques des paysans. Depuis plusieurs mois les membres du collectif « Semons la biodiversité » se mobilisent pour obtenir l’exception agricole, alerter les élus et les citoyens. Lire la suite : http://www.sciencescitoyennes.org/lutilisation-de-semences-de-ferme-nest-pas-une-contrefacon/
Ensuite … La ferme-usine des 1000 vaches ne verra pas le jour !
23.01.2014 C’est une victoire de la Conf’ et de ses partenaires. Après des mois d’actions fortes, de manifestations, des gardes à vue, de nombreuses prises de position, la mobilisation a payé !
Jeudi dernier, une centaine de paysans de la Conf’ bloquaient une nouvelle fois le chantier des 1000 vaches. Dès le lendemain, le préfet de la Somme demandait l’arrêt des travaux et la destruction des bâtiments illégaux ! Une décision confirmée ce matin par la ministre de l’Aménagement du territoire, Cécile Duflot, qui recevait la Conf’ et Novissen. Voir leur site : http://www.novissen.com/Pages/Actionsrecentes.aspx
Depuis septembre, nous avons pris la responsabilité de tout mettre en œuvre pour stopper ce chantier. Face au sentiment d’impunité de son promoteur, Michel Ramery, nous n’avons rien lâché ! Et nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir eu raison !
Nous avons mis à terre un symbole. Mais ce n’est pas pour autant que nous cesserons d’être vigilants. Nous savons de quels appuis dispose Michel Ramery, pour inverser la vapeur… Mais surtout, c’est l’industrialisation de l’agriculture qui doit être stoppée. Le gouvernement a choisi d’user des moyens légaux pour arrêter le chantier. Il doit désormais utiliser les moyens législatifs à sa disposition pour empêcher que d’autres 1000 vaches ne sortent de terre. La Loi d’avenir agricole, en cours d’examen, doit acter la fin de l’industrialisation de l’agriculture.