Barie, fin de partie, mais, aussi …

… un village en transition agroécologique.

Depuis cet “âge pivot” (sic), d’il y a plus de 40 ans, avec Biocousinat et le couple Michel et Bernadette Bruneau, Barie avait inauguré ce chemin innovant de l’agriculture biologique, suivi ensuite par quelques producteurs de kiwis, puis, la ferme maraîchère godel-monzat, qui termine son parcours, ce printemps à l’occasion d’une fête, le samedi 21 mars, qui avait été prévue avec les 20 ans du marché bio de Cadillac et patatras, le COVID19 est passé par là !

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/maladie-covid-19-nouveau-coronavirus

Mais depuis quelques années, c’est la ferme des 2 rivières, et, encore, Arnaud et Barbara, pour une reprise partielle de l’ancien Biocousinat, qui poursuivent ce parcours du combattant, accompagnés tout récemment par deux paysans-boulangers, Damien&Damien, en instance d’installation sur 10 ha et restauration d’un four à pain, comme il y en a plusieurs à Barie. Et je crois bien que j’en oublie … Le tout, auréolé, de Castets-en-Dorthe à Puybarban de 3 ou 4 autres néo-paysans, regroupés dans le collectif “Les Bio-du-Canal” … Et toute cette actualité, pour un village d’environ 300 habitants ! Et, en plus, les rencontres pédagogiques suivent … hem ? Il faudra peut-être attendre … le déconfinement !!!! Et si, en plus, on se « déconfinait » aussi les idées, les savoir-faire et agir, l’entraide et la solidarité, de quoi refaire société !

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La fable de l’agroécologie !

Il était une fois …. l’invisibilité sociale, l’invisibilité paysanne ! On était là, là-bas, n’importe où à contempler le corbeau et le renard. Le corbeau tenait sur un plateau 2 fromages : la performance économique et la perfo ou, plutôt, la perfu écolo … non, que dis-je, environnementale ! Mais, la perfomance économique, c’est quoi, les coûts, la rentabilité, la compétitivité ou la viabilité, la durabilité ? Et pour quels prix et pour quels emplois ? Combien d’agriculteurs ont disparu en 10 ans ? Et la performance environnementale n’inclut-elle pas aussi  le “social”, le “culturel” ? N’est-ce pas d’abord une perfusion à une agriculture malade d’un certain “productivisme” qui désertifie les territoires, accapare l’eau, pollue, etc… Ce sont, en effet, des subventions, des aides, des incitations fiscales et à qui profitent-elles ? Aux plus aisés ou à l’usine des 1000 vaches du côté de la Somme ou encore aux porcheries dont l’autorisation de mise en production est passée de 450 à 2000 têtes – voir en particulier l’exemple récent en Sud-Gironde d’un projet d’extension d’une porcherie à 10’000 têtes ! – N’est-ce qu’une bonne intention de vouloir “corriger”  ou verdir les gros défauts ou effets pervers d’une agriculture qui tend vers une industrialisation tout azimut ?

Et la fable deviendrait-elle politique ? Où se cache le renard ? Retournez le plateau et tant pis pour les fromages ! Le Renard est dans le poulailler, non, je veux dire dans tout le réseau des filières agroalimentaires, celles qui font et défont les prix payés aux agriculteurs. Comme je l’ai entendu dans un colloque du VIVEA – fonds pour la formation continue des agriculteurs dits aussi entrepreneurs du vivant ! – la valeur ajoutée des productions agricoles est “tirée” par l’aval, c’est-à-dire les filières et donc accaparée par l’aval, mais, aussi par l’amont – les intrants et autres matériels –  La majorité des agriculteurs ne sont que les maillons, pour ne pas dire les OS, de l’agroindustrie ! Et en bouclant la performance économique avec la perfusion environnementale, on évacue l’agriculture paysanne et de proximité et l’agriculture biologique restera dans un champ de tensions entre le mouvement social qui la soutendait et son insertion dans la marchandisation – voir l’article ci-joint – Seul un nouveau mouvement social peut résoudre le véritable enjeu de l’agroécologie : la souveraineté alimentaire ! C’est aussi agir pour mettre les valeurs sociales et humaines au coeur de l’économie et de l’écologie : la coopération, la solidarité plutôt  que la compétitivité dont la définition n’est autre  que de mettre tout le monde en compétition les uns contre les autres ! Merci !

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Agriculture écologique et paysanne

Au coeur de la révolution écologique, il y a une révolution paysanne mondiale à mettre en oeuvre et où la notion de propriété de la terre, de l’eau, des semences est à revoir fondamentalement. C’est ainsi que Mr. Hervé Kempf, journaliste et auteur de “Pour sauver la Planète, sortez du Capitalisme” a pu écrire :
” l’avenir n’est pas dans l’industrie ou la technologie – même si celles-ci resteront bien présentes – mais dans L’AGRICULTURE ” !! ( p132, mais, quelle agriculture, si ce n’est l’agriculture paysanne ou familiale selon l’ONU !) C’est une phrase qui n’est presque jamais citée et pour cause, elle suppose une vraie révolution. Et en tous les cas un changement de paradigme, car, si le mouvement ouvrier international s’est effondré (dixit), les problèmes alimentaires, OGM compris, brevetabilité du vivant, environnementaux, etc, ont été repris par un autre mouvement international : VIA CAMPESINA , en plein essor ! Et c’est par le concept de souveraineté alimentaire que les paysans du monde pourront enfin vivre dignement et que la faim dans le monde pourra être vaincue. C’est une notion qui englobe tous les vrais problèmes du monde actuel !

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Elle reprend en effet tous les aspects liés à la biodiversité, à la faim dans le monde, au refus des pollutions industrielles ou génétiques, etc…. En bref, elle est la solution à l’essentiel des problèmes de la vie sur terre : l’ alimentation et, en particulier, le réchauffement climatique; comme le suggère Mr. H.Kempf, c’est la manière la plus réaliste” pour sauver la planète” et …. sortir du capitalisme !

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