«  Il est possible d'alimenter la population avec des systèmes agro-ecologiques » !!!

Euskal Herria – Ekimenak 2011/11/301



Un groupe de personnes de EHNE-Bizkaia a connu la réalité agro-écologique de Cuba !



Une délégation de 11 personnes de EHNE – Bizkaia a séjourné ce mois de novembre à Cuba pour se former en agro-écologie. Du 11 au 19 novembre, ils participèrent à un cours international, de caractère théorique et pratique, avec visites sur le terrain, et du 20 au 26 novembre, à une rencontre internationale avec la présence de plus de 200 personnes de plus de 20 pays, la moitié desquelles étaient adhérentes à des organisations de la Via Campesina. La première conclusion pourrait se traduire par : « avec la volonté et l'engagement des pouvoirs publics et des organisations paysannes, il est possible d'alimenter la population avec les moyens de l'agriculture écologique ».

HISTOIRE

A Cuba, de la même manière que dans d'autres pays de la planète, la « révolution verte » ou industrialisation de l'agriculture, arriva avec son modèle intensif et dépendant du pétrole et autres ingrédients commercialisés. Au début des années 90 et avec la chute du bloc soviétique, Cuba a subi une grande crise et n'a plus pu assurer l'alimentation de sa population, situation aggravée par le blocus mené par les E-U. Dans ces circonstances, le pays se vit obligé d'adopter des mesures urgentes. Le gouvernement donna la priorité (…..) à des mesures comme l'usage de la traction animale, la répartition de plus d'un million d'hectares à des agriculteurs, l'accès à des crédits, la création de centres de recherche pour le développement des techniques agro- écologiques, l'implication des universités et l'achat par le gouvernement de tous les aliments produits à un prix fixe et correct.

Parallèlement, les organisations paysannes menèrent un travail de renforcement des coopératives et d'extension des pratiques agro-écologiques par la méthode d'apprentissage de « paysan(ne) à paysan(ne) ». Dans ce processus, participèrent des milliers de personnes pour qui l'agriculture et l' élevage sont le sujet d'observation, de recherche et de développement des systèmes agro-écologiques. Il se dit à Cuba que «  si le paysan voit, il y croit  ». Ainsi au travers de diverses initiatives et visites, ils ont pu se convaincre que les techniques agro-écologiques permettent de produire les aliments nécessaires.

VISITES DE FERMES

Le groupe de « baserritarras » a visité de petites fermes, de plus grandes, y compris des jardins (péri-)urbains qui utilisent les techniques de production « organoponique ». « Nous avons vu des fermes intégrales que en deux ou trois ans ont été capables de développer une agriculture basée sur un sol vivant et la diversification. Beaucoup de ces fermes pratiquent un cycle quasiment fermé,  depuis la lombriculture jusqu'aux énergies alternatives comme les éoliennes ou les bio-digesteurs, en passant par des techniques plus innovantes comme l'utilisation de micro-organismes.

Mais, à part ces aspects techniques, il faut souligner l'incroyable implication sociale de ces gens, de leurs coopératives et leur intégration dans la municipalité, en travaillant aussi avec l'école, la maternité, etc... La relève semble bien assurée.



CONCLUSION

Il y a un bon consensus dans le groupe pour pouvoir dire : « Cuba nous a enseigné que nos propres projets agroécologiques sont bien appropriés et que nous allons dans la bonne direction. Nous n'avons, par contre, pas de contrat avec le gouvernement, mais, pour l'essentiel, nous le réalisons, chaque jour, avec les consommateurs. Il serait pourtant bon que tous les pouvoirs publics et les agents impliqués dans ce processus nous appuient sur ce chemin ». « Nous savons aussi que notre travail est, pour une part, mettre en route, dans nos campagnes, tout ce que l'on a appris et, d' autre part, transmettre ces savoirs aux personnes intéressées par cette nouvelle approche de l'agriculture ».

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